Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.
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encouragé le peuple à se defendre contre les perturbateurs
de son repos, abusans de l’authorité de leur
Roy ; pour lequel ils ont redoublé leurs sacrifices &
prieres, & Dieu les a exaucé & deliuré. Qu’il ne dise
donc point que Paris a pris les armes contre son
Roy, & qu’il aduouë auoir mal allegué.

 

Or quant à l’obeïssance aueugle qu’on doit rãdre au
Roy, encore qu’il fut meschant & tyran au dire de cet
Autheur. Cecy est encore hors de propos, puis qu’on
ne cõbat que l’abus qui se commet au gouuernement
de l’Estat sous l’authorité du Roy mineur. Partant ne
sert de cotter l’obeïssance de Dauid, qui fuit le Roy
Saul venant sieger la ville de Ceille où il estoit, 1. des
Rois chap. 12. & 23. Dauid fuit la cholere de son Roy, &
il fait bien. Dieu mesme luy reuela de fuir, & non
d’exposer sa teste à la fureur de Saul. L’Autheur eut-il
desiré que tout le Peuple de Paris eut pris la fuite
pour euiter, non la fureur de son Roy, mais de quelques
vns de ses Ministres pernicieux à l’Estat. Sans
doute vn Prince particulier auroit deub euiter la vengeance
d’vn Roy maieur, & vsant de son Authorité,
par vne retraite respectueuse, mais non vn peuple
de plusieurs millions d’ames habitans de Paris, qui
ne pouuoit euiter la corde qu’en se defendant. Au
reste nostre Autheur n’a deub considerer Dauid à
l’esgard de Saul, que comme personne priuée, & non
comme si desia il eut authorité de Roy. L’onction
du Prophete en sa personne n’a esté que pour s’attribuer
l’Authorité souueraine, & le titre de Roy, apres
la mort de Saul, que Dauid mesme a tousiours honoré



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