Anonyme [1649], REMARQVES IMPORTANTES A LA CAVSE COMMVNE, SVR LES ACTIONS ET LA conduite de Monsieur le Duc d’Elbeuf, dans les Affaires de ce temps. , françaisRéférence RIM : M0_3267. Cote locale : A_8_33.
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prends tous ses Amis à tesmoins, s’il n’est pas aussi
veritable qu’il leur a toûjours protesté, que ce qui le
rendoit si assidu auprés la personne de Monseigneur
le Duc d’Orleans, estoit l’esperance qu’il auoit de gaigner
sur l’esprit de son A. R. qu’elle ne se ioindroit
iamais aux interests de ceux qui pillent, massacrent,
violent, brûlent & prophanent aujourd’huy la saincteté
de nos Autels, & que par le [1 mot ill.] de ce puissant
contre poids on pourroit-gaigner le temps de la
majorité, l’vnique but de sa conduite & de ses pretentions.
Toute la Cour sçait l’intime vnion qui estoit
entre Madame la Duchesse d’Orleans, & luy, pour cét
effet ; & cette mesme Cour sçait encores, qu’il n’eut
aucune part au conseil qui fut pris d’enleuer le Roy,
& qu’il ne fut pas mesme aduerty de sa sortie qu’à
huict heures du matin. Ceux qui ont l’honneur de
l’approcher sont obligez de publier par tout ces paroles
qu’il dit en partant pour aller à S. Germain : Ie
sçay bien que mes ennemis, qui le sont aussi du Roy & du Pulbic,
m’ont rendu suspect à la Reyne, & que ie ne peux me
rendre auprés d’elle sans hasarder ma liberté ; Mais cette consideration
ne m’empeschera pas d’aller representer à son A. R.
toutes les suites d’vn si fascheux commencement, & de faire
connoistre à tout le Royaume, à la honte de mes ennemis, par
les soins que ie vais prendre d’vn second accommodement plus
solide que le premier, que mes interests ne me sont rien en comparaison
de ceux de l’Estat. Et pour monstrer combien
il auoit de respect pour l’authorité Royale, il commanda
en partant à vn des siens, d’aller trouuer de sa
part vn de Messieurs du Parlement son intime amy,
pour le conjurer de dire à tous Messieurs ses Confrères,


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