Anonyme [1649], REMARQVES IMPORTANTES A LA CAVSE COMMVNE, SVR LES ACTIONS ET LA conduite de Monsieur le Duc d’Elbeuf, dans les Affaires de ce temps. , françaisRéférence RIM : M0_3267. Cote locale : A_8_33.
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ses ennemis cachez, qu’il a sujet de mespriser : s’ils
se descouurent sans auoir recours à sa bonté, ils n’eschaperont
pas à sa valeur, & au courage de Messieurs
ses Enfans.

 

Il y a plus de six mois que Monsieur le Duc d’Elbeuf
a protesté à vne personne d’honneur, qui a beaucoup
de part en sa confidence, que la seule raison qui
le faisoit si fortement attacher à Messieurs du Parlement,
au prejudice de sa fortune & de celle de Messieurs
ses Enfans, estoit qu’il sçauoit asseurément que
cette Compagnie n’auoit pas d’autre interest que
celuy de la conseruatioin de la Monarchie, du restablissement
de la liberté publique, & de la ruine de la
tyrannie ; & qu’aucun de cét Auguste Corps, n’auoit
ny ne pouuoit auoit la pensée d’enuahir ou desmembrer
l’Estat : Mais qu’il n’en estoit pas de mesme de
l’autre party, composé de l’Estranger & de l’ambitieux,
dont on ne pouuoit assez obseruer la desmarche ;
& qu’il estoit impossible d’auoir de meilleurs
surueillans, que ceux ausquels il s’estoit si estroitement
lié. Il fist la mesme protestation à tous ceux
qu’il engagea dans le soustien de la cause de Monseigneur
le Duc d’Orleans, lors qu’on voulut le diuiser
d’auec la Reyne, au mois de Nouembre dernier.
Et i’atteste ceux qui sçauent ce qui se passa dans son
accommodement, s’il n’est pas veritable qu’il supplia
son Altesse Royale, qui ne le vouloit pas conclurre
si on ne luy donnoit le Gouuernement de Montreuil,
de ne luy pas faire ce tort de s’opiniastrer à cette demande,
de peur qu’il ne fust dit, que pour son interest
il se fust formé vn party capable de diuiser l’Estat. Ie



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