Anonyme [1649], REMARQVES IMPORTANTES A LA CAVSE COMMVNE, SVR LES ACTIONS ET LA conduite de Monsieur le Duc d’Elbeuf, dans les Affaires de ce temps. , françaisRéférence RIM : M0_3267. Cote locale : A_8_33.
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Monsieur le Duc d’Elbeuf a autant d’interest à la
Paix, qu’aucune autre du Royaume. Il n’a pas de reuenu
qui ne cõsiste en domaines éloignez, lesquels sont
exposez à tous les desordres qui accõpagnent la guerre.
Messieurs ses Enfans se sont reculez des emplois
qu’vne Cour bien reglée ne leur sçauroit refuser. Il
n’a pas de credit à la Place, & a le courage trop éleué
pour vouloir subsister par d’autres moyens que par
les siens. Il luy est deu plus d’vn million de liures par
le Roy, & auoit parole d’estre payé de la plus grande
partie : on peut iuger s’il est en estat d’en demander
l’execution. En fin il est vray qu’il ne peut pretendre
dans cette guerre, que l’aduantage de soustenir l’interest
du Roy & celuy de la liberté publique.

Et apres tant de iustes considerations, pourra-t’on
dire qu’il ne veut point de Paix ? Ie confesse qu’il ne
souhaite pas vne Paix qui ressemble à celle du passé,
ny d’accommodement qui serue, comme a fait le
dernier, aux ennemis de l’Estat, pour aduancer leurs
entreprises. Il desire vne Paix, il desire vn accommodement,
pourueu que la cause de la guerre soit pour
iamais éloignée, qu’il s’y rencontre vne vnion des
cœurs, & non pas vn ajustement interessé, Que le
Roy r’entre dans tous les droicts de sa Couronne, les
Parlemens dans leurs libertez, & le Peuple dans sa
franchise.

En fin il est temps de se desabuser, ces nouuelles
semées, ces bruits épandus, ces billets & ces libelles
jettez, ces calomnies dispersées, ne procedent pas du
Parlement, ny de l’Hostel de Ville : les respects & les
affections de Monsieur le Duc d’Elbeuf, y sont trop



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