Anonyme [1652 [?]], RELATION VERITABLE. De ce qui s’est passé dans le combat de Messieurs les Ducs de Beaufort & de Nemours, auec le sujet de leur querelle. , françaisRéférence RIM : M0_3225. Cote locale : B_9_20.
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iamais peu se persuader qu’il en fut arriué, ce que
du depuis tous les gens de bien déplorent auec tant
de suiet.

Le Mardy matin qui fut le iour du combat, M. le
Duc de Nemours fut à l’Hostel de Condé à son ordinaire,
de là ils en alla chez Madame de Bel-Esbat,
ou M. le Prince le fit suiure, mais ayant apris qu’il
estoit à table pour y disner, l’on creut qu’il ne deuoit
penser en rien. En suitte il s’en alla à l’Hostel de
Nemours, ou estant, il appella Cheualier son Valet
de Chambre pour le poudrer & luy faire sa barbe ;
cependant il auoit donné ordre à Vilar vn de ses
Gentils hommes domestiques de sortir auec deux
espées & deux pistolets le plus secrettement qu’il le
pourroit, & de l’aller attendre aux petits Peres derriere
le Palais Royal, ou M. de Nemours le fut
trouuer incontinent apres sans que personne s’apperçeut
de son dessein : il est vray que du depuis Madame
de Nemours a dit, qu’en sortant il luy toucha
dans la main, luy disant, Adieu Madame, ce qu’elle
ne luy auoit iamais ouy dire, mais qu’apres s’estre
fait ajuster auec si peu de tesmoignage de porter
rien sur son cœur de contraire à ce qui paroissoit au
dehors, elle ne se deffia point de l’action ny du dessein,
que long temps apres qu’elle songea en elle
mesme, que les parolles que M. de Nemours luy
auoit dittes en sortant, estoient vne marque infaillible
de quelque dessein, & ainsi sans penser à M. de
Beaufort, s’en alla prier Dieu aux grand Augustins,



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