Anonyme [1652], RELATION VERITABLE, DE CE QVI S’EST PASSÉ à Compiegne, depuis le premier de ce mois iusques à present. I. L’expedition des Deputez de Languedoc. II. Les Ordres données à Monsieur le Duc de Mercœure, pour tenir les Estats de ladite Prouince. III. Et les Ordres enuoyées au Mareschal de Turenne par sa Majesté. , françaisRéférence RIM : M0_3209. Cote locale : B_9_33.
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& par laquelle se conduisent à Paris les vins d’Auxerre
& de Bourgogne & quantité d’autres marchandises,
comme tres commode ; cela auoir fait resoudre au
Cardinal Mazarin de faire marcher son armée de ce
costé là, pour s’emparer de ce passage & empescher
par cette conduite les vins & les bleds qui viennent
à Paris, auec dessein aussi d’y loger, & pour cet effet,
il auoit enuoyé à la ville vne lettre de cachet du Roy,
faire entendre que sa Maiesté desiroit y venir.

 

Sur quoy fut tenuë assemblée ou fut mis en consideration
les voleries, que les gens de ce Cardinal
auoient commis és villes qui leurs auoient ouuert les
portes, quelques promesses qu’on leur eust fait de
ne faire aucun tort, & qu’ils ne feroient pas moins
arriuer de desordre à leur ville ces choses representées
tout le corps d’vne commune voix resolurent de ne
point receuoir le Roy qu’auec sa seule maison, sans
armée & sans Mazarin, mais que sa Maiesté desirant y
venir ainsi, elle y seroit tres-bien receuë, en sa ville de
Sens comme ayant esté tousiours affectionnée à son
seruice & des plus portez à luy rendre l’obeïssance
quelle luy doit.

Le resultat de ceste assemblée de ville, fut mis entre
les mains de trois de leurs Deputez qu’ils enuoyerent
en Cour : Mais au lieu d’estre escoutez & d’entendre
leurs raisons. On les a fait arrester & pour se
vanger de ce reffus, ils enuoyerent quelques compagnies
de Caualerie aux enuirons de la ville de Sens on



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