RELATION VERITABLE DE CE QVI
s’est passé en la deffaite des Trouppes de Prouence.
Monsieur le Comte d’Alez ayant esté aduerty que
le President Daupede, l’Aduocat General, de
Cormis, & deux Conseillers du Parlement s’estant mis en
campagne enuiron cent Cheuaux, & autres de Fantassins,
b/> prenant pretexte de quelque procedure criminelle qu’il
deuoit faire à Draguignan, il creut deuoir pouruoir à la
seureté de la Prouince, voyant le peril ou vne plus longue
patience s’exposoit. Messieurs estans aduertis de quelques
intelligences & pratiques secrettes, de mauuais seruiteurs
du Roy qui ont desia paru par les entreprises
qu’ils ont faite, & qui ne leur ont point reussi sur S. Maximin,
par la surprise qu’ils ont faite de la Sainte Baulme,
& de Draguignan, où ils ont estably le President du Cauet
Frere du Conseiller pour y commander.
Pour donc y pouruoir il a donné ses Commissions pour
des Trouppes, tant Cauallerie qu’Infanterie, & entr’autres
il a fait venir de Dauphiné le Regiment de Caualerie
de S. André, conduit par le sieur de Ville-franche Montbrun
Mareschal de Camp.
Ce Regiment ayant reçeu l’ordre, partie auec deux cens
Maistre, & ledit sieur de Ville-franche en teste, & le 9.
du present mois de Iuin, & en quatre iours se rendit au Val
proche Brignolle, ayant en chemin saisi le Chasteau Delpineige,
lieu fort, qui tenoit contre le seruice du Roy.
Et comme le lieu du Val n’estoit pas commode pour