Anonyme [1652], RELATION VERITABLE DE TOVT CE QVI S’EST FAIT & passé aux trois dernieres Assemblées du Parlement, tenuës les 18. 19. & 20. Iuillet, en presence de Son Altesse Royale & de Messieurs les Princes. ENSEMBLE L’ARREST DVDIT Parlement, par lequel il est ordonné, qu’attendu la detention du Roy, Monsieur le Duc d’Orleans seroit prié de prendre la qualité de Lieutenant general du Roy en toutes les Prouinces de son Royaume, & Monsieur le Prince prié de l’assister, & de prendre le commandement des Armées sous son authorité. , français, latinRéférence RIM : M0_3252. Cote locale : D_1_62.
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les aller querir en personne, & de les amener en cette Ville, toute
la Compagnie les remercia, & la deliberation fut remise au
lendemain. Monsieur le Duc d’Orleans & Monsieur le Prince
disnerent à la haste, monterent à cheual sur les vnze heures, &
accompagnez de cinq cens cheuaux & de cinq cens hommes
de pied, allerent trouuer Messieurs les Deputez en l’Abbaye
de Sainct Denys où ils estoient logez, & apres auoir mangé vn
morceau, ils remonterent à cheual, & ramenerent Messieurs
les Deputez auec des tesmoignages d’vne bonté & d’vne ciuilité
toute extraordinaire.

 

Vendredy matin dix neufiesme le Parlement assemblé en
grand nombre, où assistoient Monsieur le Duc d’Orleans, Monsieur
le Prince, Monsieur le Duc de Beaufort, les Ducs de Sully
& de Rohan, & le Mareschal d’Estampes Monsieur le President
de Nesmond fit sa Relation à la Compagnie de tout ce qui s’est
passé en leur deputation & leur voyage, recita toutes les Harangues
vigoureuses qu’il auoit faites au Roy, & les Responses
que le Garde des Sceaux luy auoit faites, lesquelles ont esté
desia données au public.

Apres cette Relation faite, dont toute la Compagnie tesmoigna
vne grande satisfaction, le sieur Bechefer ancien Substitud,
pour l’absence du Procureur general qui s’est retiré à la Cour,
& la maladie des deux Aduocats Generaux, prit ses Cõclusions,
tendantes à ce que Messieurs les Princes fussent inuitez d’enuoyer
leurs Deputez vers le Roy, auec plein pouuoir de traiter
de leurs interests & de la paix.

La deliberation en suitte a esté commencée. Entre plusieurs
aduis on en a ouuert trois principaux & remarquables. Le premier
a esté ouuert par Monsieur de Broussel, qui est de declarer
le C. M. detenteur de la personne du Roy, & parce qu’il est
à craindre qu’il ne liure le Roy à l’Estranger, & qu’il abuse de
son nom & de son authorité pour violer toutes les Loix du



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