comme nos peres & les vrais ennemis de la tyrannie Leur
prudence est moins digne de blasme que d’estime, & nous ne deuons
regarder qu’auec horreur, ces pestes publiques, qui ont
estouffé depuis quelques iours la liberté de leurs suffrages &
& renuersé par leur fureur & leur insolence toutes les authoritez
de la Iustice & de la Police.

Admirons auiourd’huy leur genereuse resolution, obeïssons
auec respect à tous leurs ordres, & nous reünissons tous auec
ardeur à cet illustre Corps, qui maintient nostre liberté depuis
tant d’années contre la conduite violente des Ministres & des
Fauoris ; reuerons leur caractere, & songeons qu’en perdant le
respect que nous leur deuons nous nous perdons nous-mesmes,
que nostre seureté dépend de la seule conseruation de leur authorité.
Esperons de voir bien tost la fin de nos miseres auec la
fin du Tyran qui les a causées. Nous ne pouuons iamais auoir vn
meilleur Prince pour Chef, que Monsieur le Duc d’Orleans,
son amour pour Paris, sa haine contre le Cardinal, & le choix
qu’il fait de Monsieur le Prince pour Chef de ses armées, sont
des fondemens bien legitimes de nostre prochaine felicité, &
de la ruine de nos ennemis. En sorte que nous pouuons dire
dans peu de temps comme le Prophete dans Esaye, Pauperes in
sancto Israël exult abunt quoniam defecit qui præualebat, consummatus est
illusor, & succisi sunt omnes qui vigilabant super iniquitatem.

FIN.