Anonyme [1652], RELATION VERITABLE DE TOVT CE QVI S’EST FAIT & passé aux trois dernieres Assemblées du Parlement, tenuës les 18. 19. & 20. Iuillet, en presence de Son Altesse Royale & de Messieurs les Princes. ENSEMBLE L’ARREST DVDIT Parlement, par lequel il est ordonné, qu’attendu la detention du Roy, Monsieur le Duc d’Orleans seroit prié de prendre la qualité de Lieutenant general du Roy en toutes les Prouinces de son Royaume, & Monsieur le Prince prié de l’assister, & de prendre le commandement des Armées sous son authorité. , français, latinRéférence RIM : M0_3252. Cote locale : B_5_48.
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detention du Roy, Monsieur le Duc d’Orleans seroit prié de
prendre la qualité de Lieutenant General du Roy en toutes les
Prouinces de son Royaume, auec pouuoir de commander à
toutes les armées, faire leuée de gens de guerre, se saisir de tous
les deniers publics, faire rendre compte aux Officiers qui en
ont le maniment ; Monsieur le Prince prié de l’assister, & de
prendre le commandement des armées sous son authorité, enjoint
à tous les Officiers de la Couronne & du Roy qui sont aupres
de sa Personne, de le ramener incessamment en sa Ville de
Paris, qu’il seroit escrit à tous les Parlemens de France pour les
prier de rendre pareil Arrest, & à toutes les Villes du ressort du
Parlement de reconnoistre ledit Seigneur Duc d’Orleans en
cette qualité & luy obeïr ; qu’assemblée generale sera faite en
l’Hostel de Ville par le Preuost des Marchands, Escheuins, Officiers
de Ville, & du plus grand nombre de Bourgeois que faire
se pourra, afin d’auiser à tous les moyens necessaires pour
faire subsister les armées.

 

Arrest genereux & exemplaire, attendu & souhaité generalement
de tous les bons Bourgeois, qui sont persuadez il y a
long temps de la bonté des inclinations de son A. R. & de la sincerité,
de ses intentions ; ayant fait paroistre en tous ces mouuemẽs
qu’il ne se vouloit seruir de sa puissance que pour rendre les
Peuples heureux, & qu’il n’estoit pas susceptible des passions des
autres Princes, dont nous auons les exemples dans nos histoires,
qui n’engagent les Peuples dans leurs partis que pour faire leur
conditions meilleures, & sacrifient d’ordinaire la fortune & la
vie des peuples à leur ambition par des traittés secrets. C’est ce
que nous ne craignons point de ce grand Prince, & nous sommes
asseurés que sa conduite sera tousiours pleine de courage
& d’affection pour Paris, & nous sommes obligez d’y remarquer
en passant, qu’il y a long-temps que le Parlement delibere,
& que le peuple souffre. A toutes les violences de nostre ennemy



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