Anonyme [1652], RELATION VERITABLE De ce qui s’est passé à la leuée du siege d’Estampes, qui fut Vendredy dernier septiesme du courant, à vne heure apres midy. Auec la deffaite des trouppes du Mareschal de Turenne, par l’armée de Messieurs les Princes, commandée par le Comte de Tauannés. , françaisRéférence RIM : M0_3212. Cote locale : B_19_40.
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Ieudy dernier 6. du courant, entre cinq & six heures
du soir : le Mareschal de Turenne faisant vn pararalelle
desinteressé, entre la contenance des assiegés
& celle des assiegeans ; & iugeant serieusement par
la posture des vns & des autres, que la place qu’il attaquoit
estoit imprenable : parce qu’elle n’estoit réparée
que de la valeur de nos troupes, & de la prudence
de leur General ; fit assembler les principaux
officiers de son armée pour tenir le conseil de guerre,
& deliberer conioinctement auec eux, de ce qui seroit
le plus expedient dans cette conioncture.

Il ne manqua pas de leur representer la vigueur
triomfante, auec laquelle les assiegés auoient en plusieurs
sorties, fondu sur leurs troupes ; Il leur fit voir
que toutes les a proches qu’ils faisoient, ne seruoient
de rien, que pour faciliter la victoire à leurs ennemis,
par la proximité de leurs attaques ; il leur remonstra
que les grandes fatigues du siege auoient reduit leur
armée à n’en pouuoir plus ; & que de douze à treze
mil hommes qu’il auoit conduit deuant la place, il
n’en restoit quasi plus que sept à huict mille, & ceux
là mesme si harassés, que la ville ne luy paroissoit
plus que comme l’escueil ineuitable de toutes leurs
entreprises ; il leur mit deuant les yeux, les Lieutenants
Generaux, les Mareschaux de Camps, & autres
personnes de consideration, qui auoient desia signalé
la honte de ce siege par leur mort, & par la defaite
des troupes qu’ils auoient conduites ; il leur exposa
le grand danger qu’il y auoit d’attendre les troupes



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