Anonyme [1652], RELATION VERITABLE De ce qui s’est passé à la leuée du siege d’Estampes, qui fut Vendredy dernier septiesme du courant, à vne heure apres midy. Auec la deffaite des trouppes du Mareschal de Turenne, par l’armée de Messieurs les Princes, commandée par le Comte de Tauannés. , françaisRéférence RIM : M0_3212. Cote locale : B_19_40.
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sensible à ceux qui s’estoient desia promis la redditiõ
d’Estampes dans leurs imaginations abuzées : mais il
ne falut point marchander d’aualer cet affrõt en veuë
de leur impuissance ; & l’obligatiõ d’obeyr, puis qu’ils
ne pouuoient point commander, les força de songer
promptement à la retraite.

 

Ce fut en quittant la pointe de cette fameuse demy
lune, où 600. de leurs plus braues soldats, & plusieurs
de leurs meilleurs Mareschaux de Camp, furent
enseuelis ; qu’on commença de deloger sur les
huict heures du matin. Apres quoy le Mareschal de
Turenne ayant mis son armée en bataille, & reconnu
par la contenance de ses combatans, qu’il n’estoit en
effet plus temps de reculer à ce dessein, fit defiler l’auangarde
auec tout le bagage, à vne heure apres midy,
fortifiant son arrier garde de tout ce qu’il auoit
de plus vigoureux dans les restes de ses troupes, pour
empescher qu’il ne prit enuie aux assiegez de les suien
queuë.

On ne laissa cependant pas de les salüer à bons
coups de canon ; & de leur crier hautement en les suiuant
l’espée dans les reins, qu’ils ne manquassent pas
de faire bonne prouision de sablon d’Estampes, puis
que c’estoit l’vnique gain qu’ils pouuoient auoir fait,
dans le siege, pendant les 15 iours, ou à peu pres qu’il
a duré, & qu’en tout cas, ils en pouroient auoir besoin
en quelque autre occasion, pour desroüiller vn
peu mieux leur espées, qui n’auoient peut estre pas
bien peu trancher en celle-cy, parce qu’elles n’estoient
pas bien fourbies.



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