pour cét effet auec le Regiment de la Reine, ce qui
n’estonna pas les nostres, d’autant qu’ils les attendoient
de pied ferme, & les saluerent de quatre volées
de canon, chargées de chaisnes & clinquaillerie,
qui firent grande execution sur l’auantgarde
du Regiment de la Reine, & par apres ils en vinrent
aux mains auec grand courage de part & d’autre,
& nous remarquons assez dans l’Histoire qu’il
n’y a point tel carnage que quand deux freres s’entrebattent
ensemble ; de mesme en est-il de nos freres,
lesquels neantmoins ne laisserent pas de se reconnoistre
au fort du combat, apres y auoit bien
eu cinq cens hommes demeurez sur la place du
costé du Mareschal de Turenne, tant par l’effet
du canon que par la bataille, voyant vne si grande
effusion de sang pour vne guerre si injuste, ils
se resolurent tous d’vne voix de crier viue le Roy
& les Princes, & jetterent les armes bas, à la reserue
de deux gros de Caualerie, qui pour estre trop
plains d’Officiers du party contraire, & ennemis
irreuocables de la France, & qui aiment mieux
vne malheureuse guerre pour leur interest, qu’vne
bonne paix pour leur propre païs, & apres le combat
reprirent par vne lâche action & grand desordre
le chemin & la place nommé la Poudre au Sablon,
proche la Chappelle de Saint Iean ou ils ont
esté défaits, & porterent auec grand regret cette
bonne nouuelle au Mareschal de Turenne, ce qui
le fascha beaucoup de ce qu’il n’auoit point esté à

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