que ie les veux obliger d’écrire le nom de la
ville d’Estampes, & de parler du sang que
cette malheureuse place a fait répãdre depuis
quelques semaines : Mais puis qu’il n’est pas
deffendu de parler, & faire la description des
vices, pourueu que ce soit pour en faire conceuoir
de l’horreur ; ie crois pouuoir sans crime
faire icy le recit de ce qui s’est passé aux
dernieres attaques de cette Ville-là, afin que
ceux qui sont les Autheurs & la cause des
desordres dont nous ressentons les effets,
soient inuitez de les faire cesser, & de nous
rendre cette tranquillité à laquelle il y a si
long temps qu’ils seruent d’obstacle.

 

Le Ieudy sixiesme de ce mois, sur
les vnze à douze heures de iour, deux attaques
furent données à la place, l’vne du
costé où estoit plantée la batterie des assiegez,
à dessein de s’en rendre maistre, ou du
moins d’enclouer le canon, & l’autre entre
la porte d’Orleans & celle de la Maladerie,
à celle-cy estoient les Volontaires aux
escharpes vertes, qu’auec raison on peut
nommer, non seulement les Braues, mais
la plus ferme deffense du party Mazarin.
Et à autre le Mareschal de Turenne en personne,