Anonyme [1652], RELATION GENERALE, De tout ce qui s’est fait & passé dans la Ville d’Orleans, depuis l’arriuée de Mademoiselle. Auec le Recit de tout ce qui s’est passé dans la Ville de Paris, depuis sa sortie. , françaisRéférence RIM : M0_3172. Cote locale : B_8_32.
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Lundy 8. iour d’Avril 1652

Le Sieur de Gomuille arriua au Palais d’Orleans sur les II.
heures du matin, qui rapporta que Monsieur le Prince auoit.
couché la nuict d’auparauant à Chastillon sur Loire, qu’il
deuoit diner ce iour là à Fontainebleau, pour se rendre icy
le mesme iour au soir, aussi-tost S. A. R. commanda qu’on
se tint prest pour luy aller au deuant. Deffet, elle partit
d’icy sur les 3. heures & alla à deux lieux d’icy pour le rencontrer :
Mais ce Prince ne venant pas, elle reuint en son
Palais sur les 7. heurs du soir, & attendit iusques à minuit
à soupper, & sur les 3. heures du matin vn courier arriua
despeché de Monsieur le Prince auec vne Lettre par laquelle
il mandoit à S. A. R. qu’ayant apris que 1500. Cheuaux
des Trouppes de la Cour auoient passee à Gien en deça de
la Loire il auoit iugé necessaire de se rendre dans l’Armée
de son Altesse Royalle pour les repousser ou les combatre
qu’aussi tost qu’il auroit donné ordre à tout il viendroit la
trouuer pour receuoir ses ordres.

Le mesme iour de Lundy incontinant apres le despart de
S. A. R. Le Mareschal de l’Hospital, & le Preuost des Marchands
se rendirent au Palais d’Orleans ou n’y trouuant pas
S. A. R. ils allerent parler à Madame à laquelle ledit Prouost
des Marchands dit qu’il venoit de receuoir des Lettres de
Cachet du Roy qui luy commandoit d’assembler le Corps
de Ville sur le sujet de l’ariuée de Monsieur le Prince.
Madame les pria d’attendre iusques au retour de Monsieur
le Duc d’Orleans, ce qu’ils promirent, & incontinent apres
son arriuée ils se rendirent pres de luy auquel ils dirent la
mesme chose Monsieur le Duc tascha d’empescher l’Assemblée,
& le Preuost des Marchands tesmoignant de le vouloir
contenter & satisfaire au desir de la Cour, il dit qu’on feroit
l’Assemblée le lendemain : mais qu’on n’opineroit pas.

Hier du matin ou vid plusieurs placards affichez en
diuers endroits de ceste ville, portans que les Bourgeois
de Paris ne se fiassent pas au Mareschal de Lhospital leur
Gouuerneur, d’autant qu’il estoit Mazarin, & autre chose
contre ce dernier,

Le mesme iour l’assemblée de la Ville s’estant tenuë, le Preuost
des Marchands ayant asseuré que son A. R. s’estoit renduë



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