Anonyme [1652], RELATION GENERALE, De tout ce qui s’est fait & passé dans la Ville d’Orleans, depuis l’arriuée de Mademoiselle. Auec le Recit de tout ce qui s’est passé dans la Ville de Paris, depuis sa sortie. , françaisRéférence RIM : M0_3172. Cote locale : B_8_32.
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caution que monsieur le Prince ne seroit en ceste ville
que 24 heures, il n’y eust aucune deliberation, sinon qu’il
fust arresté que ceste Declaration de monsieur le Duc d’Orleans
seroit enregistrée, ce qui se fit, & l’apresdinee on deputa
vers luy pour sçauoir son intention la dessus, lequel dit tout
franc qu’il n’auoit iamais dit qu’il se rendoit caution que
monsieur le Prince ne seroit que 24. heures icy, & qu’il vouloit
qu’on biffat ce qu’on auoit enregistré, & que si on ne le
faisoit de gré, il le feroit faire de force.

 

Hier apres midy quantité de canaille & gens de neant s’estans
attroupez sur le pont neuf, ils obligerent tous ceux &
celles qui passoient en carosse à crier viue le Roy, voulans
qu’on leur donnast de l’argent, exerçant plusieurs insolences,
& comme le carosse de la Comtesse de Rieux vint à passer
dans lequel estoit Madame d’Ornano les peuples croyãs
que c’estoit madame d’Elbeuf la doüairiere : ils se jetterent
sur le carosse, en tirerent ladite Dame, disant qu’elle estoit la
mere du Duc d’Elbeuf Mazarin, & la vouloient jetter dans
l’eau si elle ne se fut sauuée comme par miracle, son Escuyer
courut la mesme risque, le Comte de Bruras qui vint apres
eut tous ses habits & sa chemise déchirés, & s’il ne se fut jetté
dans le carosse de madame de Chastillon qui passoit heureusement,
on l’eust jetté dans la riuiere, ayant esté reconneu
par quelques vns, qui crierent qu’il auoir fait appeller en
duel le Duc de Beaufort, son A. R. passant par ledit pont,
quelque temps apres ces canailles luy demanderent permission
d’aller à la maison du Mareschal de Lhospital : mais son
A. R. leur defendit d’y aller, sur lesoir ils furent à l’Hostel
de Neuers, ou madame du Plessis de Guenegaud estoit acouchée
il n’y auoit pas vne heure : ces canailles casserent les vitres,
rompirent les portes, & alloient rompre celle qui est
sur l’escallier, si vn enseigne & quelques gardes Suisses de
son A. R. ny fussent courus par son commandement, qui
empescherent cette violence.

Il y a quelques iours que le sieur de S. Quentin Lieutenant
des gardes de son A. R. qu’elle auoit enuoyé au Duc de Lõgueuille
reuint icy, qui rapporta que ce Duc feroit tout ce
qu’il plairoit à sadite A. R. Il est certain que ledit Duc fait
de grandes leuées, & qu’il en a les commissions du Roy, auec



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