Or SIRE, apres les troubles & les desordres qui
sont arriuez dans Paris depuis que Vostre Majesté s’en
est esloignée, & que nous ne pretendons en aucune
sorte dissimuler, nous n’aprocherions pas d’elle sans
premierement l’esclaircir de nos deportemens & luy
en justifier la sincerité, si les tesmoignages aduantageux
qu’il luy a pleu d’en rendre ne nous obligeoit à
nous en taire, pour ne pas affoiblir en nos bouches des
veritez qui sont plus puissamment establies dans l’Oracle
de la sienne.

Et si nos habitans auoient esté assez malheureux,
pour contre leur intention n’auoir pas sceu mesnager
selon vos volontez leur zele, & vn zele tout remply
de l’amour de vostre seruice, nous aurions peine de
nous empescher d’en rendre en quelque façon complice
l’absence de Vostre Majesté, qui nous a osté le
courage en nous abandonnant, & la guide pour nostre
conduite, en nous priuant des lumieres que l’esclat
de son visage nous apportoit.

Ainsi, SIRE, c’est à Vostre Majesté s’il luy plaist
à releuer aujourd’huy nos courages par sa presence &
à regler nostre conduite, c’est elle qui estant le seul
Astre que Paris regarde nous doit aussi seul eschauffer
& esclairer : Astre qui ne doit pas seulement nous exciter
par ses influences mais aussi nous assister de sa lumiere,
& qui nous ayant imprimé de beaux sentimens
n’a qu’a faire luyre sur nous ses rayons pour les pouuoir
esclorre.</p>

Et si c’est vne verité constante dans la science des
Astres qu’ils n’agissent fortement par leurs influences