Anonyme [1652], REFVTATION DES LOVANGES DONNEES A MAZARIN, Dans l’écrit qui porte pour titre, LE CONSENTEMENT DONNÉ PAR LE ROY A l’esloignement du Cardinal Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_3070. Cote locale : B_11_19.
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en vn iour, en vne heure & en vn moment,
pour procurer vn azile à celuy qui fait que nous
n’en trouuons presque plus parmi la France ? N’estce
pas donner vn iuste sujet de douleur, non seulement
aux bons François, qui constituent vne partie
de leur bon-heur dans la gloire de l’Estat, mais
sur tout à ceux qu’on a si cruellement gesnez, pour
les obliger de contribuer leurs biens à cette guerre,
où ceux, qui suiuans l’employ des armes, se sont
sacrifiez au desir de nous acquerir cét auantage sur
nos ennemis ? Comment parleront de nous desormais
les picards ruinez durant ces troubles. Les
Catalans abandonnez, & nos Alliez d’Italie laissez
à la discretion de leurs tyrans ? Si ce sont-là des
fruits de la Politique du Cardinal, doit-il passer
pour grand homme, & merite-t’il que le Roy témoigne
de l’affliction à son de part ? Mais si la gloire
de l’Estat est particulierement le bien du Prince,
& si l’Empereur Adrian fascha les Romains pour
auoir quitté les trois Prouinces au delà du fleuue
du Tygre, que Trajan son predecesseur auoit conquises,
ne deuons-nous pas gemir en sa place, de
voir que perdant l’occasion de changer son titre de
Roy de France, en celuy de Roy des Gaules, dont
il estoit presque tout à fait maistre, il retrecit les limites
de son Empire à ses anciennes bornes, & que
cette montagne de son regne ouuert en triomphant,
ne produise qu’vne chetiue souri en ce traité.
C’est ainsi que Mazarin est prudent, qu’il est bon
Politique, & qu’il sert bien son Prince & l’Estat


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