Anonyme [1652], REFVTATION DES LOVANGES DONNEES A MAZARIN, Dans l’écrit qui porte pour titre, LE CONSENTEMENT DONNÉ PAR LE ROY A l’esloignement du Cardinal Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_3070. Cote locale : B_11_19.
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le dépeignent naїuement, ne sont-elles pas exposées
aux yeux de tous ? Ce serpent entortillé autour
de l’Espée Royale, qui tient dans sa gueule vn faisseau
de verges, & traisne de sa queüe deux meules
de moulin, n’est-il pas la vraye effigie de ce monstre
qui nous destruit & nous accable ? N’est-ce pas
luy, qui comme il se voit en vne autre figure, iette
les fleurs de lis dans des épines, & qui comme il
paroist en la suiuante, d’vne de ses meules accrauante
la Couronne Royale posée sur des eaux ? Et
n’est-ce pas à cause de luy que la ville de Paris dans
ces figures est dépeinte pleine de picques, dont
quelques-vnes au dehors panchent vers ses ennemis,
pour marque des genereux efforts qu’elle fait à
se deffendre ? Mais laissant à part ces recherches trop
curieuses pour des esprits du commun : Ie prie seulement
les François de s’arrester à la consideration
de la Paix qu’il oblige le Roy de precipiter auec l’Espagne
en sa fauenr, & dont il veut se rendre apres
son depart l’agent & l’entremetteur. Ces propositions
desia faites de luy remettre toutes les Prouinces
& toutes les Villes que le bon-heur de nos armes
nous fit conquerir sur luy par le passé, ne meritentclles
pas, si elles sont suiuies de l’effet, qu’on le pleure
auec des larmes : de sang ? Quoy l’ouurage de tant
d’années & des soins du feu Roy & du feu Cardinal,
qui leur a cousté les biens de taut de familles,
& la vie de tant de millions d’hommes, & qui a
laissé nos Prouinces toutes pleines d’estropiez &
de mendians, sera renuersé, destruit & consommé


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