Anonyme [1651 [?]], REFLECTIONS SERIEVSES ET IMPORTANTES Sur les Affaires presentes. , françaisRéférence RIM : M0_3064. Cote locale : B_6_26.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

sur l’esprit des Parisiens, sur l’esperance qu’il a de
faire prendre à ses habits la couleur du sang de
tant de bons Bourgeois qui sont resolus de l’espancher
plustost que de souffrir l’entrée de ce Ministre
dans leur Ville.

 

Des Dames qui estoient bannies de la Cour, y
tiennent maintenant le haut bout, parce qu’elles
ont juré la perte de Monsieur le Prince pour faciliter
le retour d’vn Sicilien.

A bien considerer les choses en elles mesmes, il
faut necessairement dire, que tous ces nouueaux
reconciliez, nont iamais eu d’autre dessein que de
troubler l’Estat, puis que le Cardinal estant en France,
il n’y a point d’artifice qu’ils n’ayent mis en vsage
pour l’en chasser, quoy que le peuple, les Parlemens,
& le Roy mesme l’y souffroit, & maintenant
qu’il en est chassé par les sollicitations des vns, par
les Arrsts des autres, & par vne Declaration authentique
de sa Majesté, ils n’obmettent rien pour
luy donner l’entrée dans le Royaume, contre le
sentiment vniuersel de tous ceux qui ne se sont pas
laissez corrompre par les promesses de ce Monstre.

Enfin tous ceux qui estoient mal à la Cour pour
auoir seruy le Peuple, y sont bien receus, parce
qu’ils sont deuenus esclaues du Mazarin, & ennemis
de Monsieur le Prince. Monsieur le Duc d’Orleans
en est esloigné, parce qu’on n’a sceu le corrompre,
qui n’ayant point d’autre pensée que pour



page précédent(e)

page suivant(e)