Anonyme [1652], HARANGVE DE MONSIEVR LE PRESIDENT DE NESMOND, FAITE AV ROY, DANS S. DENYS: SELON LE PLAIN POVVOIR QVE luy ont donné Son Altesse Royale, Mr le Prince, le Parlement, & la Ville. , françaisRéférence RIM : M0_1554. Cote locale : B_1_28.
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cét ennemy de leur calme, mais puis qu’ils luy sont
irreconciables, il ne faut plus pretendre de les retenir
dans l’attente d’en estre deliurés par la bonté seule de
Vostre Majesté à la quelle ils ont soumis tout leur droit
apres auoir intenté action contre l’insolence de ce
Ministre.

 

Ce sont des sujets accablez qui demandent Iustice à
b/> V. M. SIRE, & il est de sa dignité Royale de ne leur
point refuser vn bien qui leur est propre, & qui rend
les Roys Souuerains & parfaitement absolus. Au contraire,
SIRE, l’authorité est abaissée, l’obeïssance est
alterée sans cette vertu qui est l’ame des Estats & le premier
mobile de la Politique : Le sage Roy la recommande
aux Puissances Souueraines pardessus toutes
les autres quand il leur dit, aymez la Iustice vous qui
estes establis pour la rendre sur la terre.

Et il est bien éuident que Dieu veut que cette Iustice
soit renduë à ses Peuples de les deliurer d’vn homme
qui leur est insupportable, puis qu’il approuua l’eloignement
de Dauid seulement pour leur auoir esté
suspect. Ce Prince qui est le modelle de tous les autres
fuyant les persecutions de Saul, s’estoit retiré aupres
d’vn Roy ennemy de son Souuerain, il auoit merité sa
faueur & ses bonnes graces par sa vertu, & par l’éclat
des belles actions qu’il auoit desia faites ; mais les Peuples
murmurant de voir vn Estranger posseder toutes
les affections de leur Princes qui leur estoient deues,
on fit des Remonstrances pour son éloignement, ce
Roy ne creut rien faire contre son pouuoir, ny diminuer
en rien son authorite absolue de l’employer à



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