tousjours chery, aymé, embrasse & protegé la Religion
Chrestienne, & ont amplifié l’Eglise de graces, faueurs,
priuileges, & de plusieurs autres bien-faits, ont tousiours
eu aupres de Leurs Majestez sacrées des personnes
Ecclesiastiques de grande & eminente pieté & condition,
ausquelles ils ont baillé la plus grande part en
leurs Conseils : & afin de faire connoistre aux peuples
qu’ils desiroient les gouuerner plus par la saincteté de la
Religion, que par les maximes d’Estat, & pour ce ont
merité le nom de Rois Tres-Chrestiens, & de Fils aisnés
de l’Eglise. HENRY IV, vostre tres-grand & magnanime
Ayeul, SIRE, n’a iamais peu ioüir de son Royaume
paisiblement qu’apres auoir fait profession de la Religion
Catholique entre les mains de l’Eglise, & le Roy
d’Angleterre le dernier a perdu son Sceptre & sa Couronne
auec la vie par vn horrible parricide, pour auoit
nourry en son sein & dans les cœurs de ses subjets l’Heresic,
laquelle a foulé aux pieds cette Maxime tant Chrestienne
si conneuë, reddite quæ sunt Cæsaris Cæsari, &c.
Mais sur tout a bien eu au cœur cette belle Maxime le
Roy deffunct vostre tres-honoré Pere, qui a tousiours
retenu aupres de S. M. le grand & religieux Cardinal de
Richelieu. Ce Grand Roy commença en son Royaume à
desarmer l’Heresie de ses forces & de sa puissance, & s’ils
eussent vescu l’vn & l’autre, elle auroit esté heureusement
enseuelie : C’est pourquoy Dieu a amplifié ses Estats de
plusieurs Royaumes, Prouinces, Villes & Forteresses de
ses ennemis. Et vous, MADAME, quand vous auez
retenu Monseigneur le Cardinal Mazarin dans le Conseil

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