Anonyme [1652], HARANGVE DE MONSIEVR LE CHANCELLIER FAITE A SA MAIESTÉ Sur le danger qu’il a de quelque changement d’Estat, à moins que la Paix ne soit bien tost concluë. , françaisRéférence RIM : M0_1552. Cote locale : B_16_37.
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force & la mesme chaleur qu’ils auoient fait esclatter
par le passé ; Et de ne considerer point M. le Prince que
comme vn ennemy qui donnoit plus de prises à leurs
efforts par sa presence.

 

Mais ie les exhortois à vne longanimité, qui ne leur
estoit que trop inspirée par leur propre interest. L’esprit
de vengeance animoit assez la Cheureuse & le
Coadjuteur : Le Preuost des Marchans regardoit sa
pension comme vne belle proye qui luy eschapperoit
des mains, s’il ne contribuoit de tout son pouuoir
pour l affermissement de la fortune de ses biẽs facteurs.
Les Messieurs du Parlement qui se sentoient obligés
par les biensfaits ou par les esperances des faueurs de
ce Ministre, se tenoient assez genereusement vnis pour
agir auec plus de vigueur : Ainsi tous ses bons seruiteurs
conspirant à vn mesme dessein par la conformité
de leurs intentions ; il n’a iamais esté possible à M le
Prince, de faire couclure le Parlement qu’à des remonstrance,
pendant la longueur desquelles le C. M. pouuoit
ce me semble prendre son temps à son auantage,
si les affaites n’eussent pris vn biais tout à fait contraire
à ces belles aparences par ie ne sçay quel reuers de nos
mauuais destins.

La premiere surprise des troupes de M le Prince dans
Estampes, nous donnoit du moins assez de suiet d’esperer
cet aduantage, si la honte du siege ne nous eut
fait retomber dans nostre premier desespoir, & le bonheur
auoit ce semble commencé parce premier succés,
de s’atacher à nos armes, si la temerité de cette seconde
entreprise ne l’en eut degouté, pour l’obliger à



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