Anonyme [1649], QVESTION, SI LA VOIX DV PEVPLE EST LA VOIX DE DIEV ? , français, latinRéférence RIM : M0_2951. Cote locale : C_6_76.
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souffrir d’égal à soy, dit Lucain, & Cesar ne pouuoit rien endurer
au dessus de soy. Crassus ménagea long temps leurs
esprits, & fit entre ces deux grands hõmes ce que fait l’Isthme
de Corinthe entre les deux mers d’Ionie & d’Egée : mais dés
qu’ils n’eurent plus cette digue deuant eux, on les vid se déborder
l’vn contre l’autre auec tant d’impetuosité, que toute
la terre en fut desolée.

 

* Tẽporis angusti
mansit
concordia discors,
Paxque fuit
nou spõte ducum :
nam sola
futuri
Crassus erat
medius belli
mora, qualiter
vndas
Qui secat, &
geminũ gracilis
mare separat
Isthmos,
Nec patiur cõferre
fretum : [1 mot ill.]
terra recedat,
Ionium Ægeo
frangat mare,
&c. Luc. li. 1.
Pharsal.

Voila cette longue suite de biens que doit apporter l’éloignement
de ce grand Ministre, & ce nombre infiny de maux
dont il est l’autheur. D’où il aisé de voir, Que la voix du peuple
qui crie contre luy, n’est point la voix de Dieu, pource que
ce n’est point la voix de la verité, dont il est le principe : mais
plustost de ces voix que le Prophete appelle des voix d’iniquité,
& de tromperie.

Verba oris
eius iniquitas,
& dolus.
Psal. 34.

FIN.



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