Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : B_20_26.
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de la maison ; & enfin de danger pour ce Prince
& pour cét Estat tout ensemble, puis qu’alors
sa personne eust esté exposée à la discretion des
Estrangers, & cette Monarchie à la furie du
Cardinal Mazarin, qui triomphant de cette
fuitte fust entré en ce Royaume pour y faire
regner plus que iamais son ambition & son
auarice.

 

g Azorius
institutionis
moralium.
P. [1 lettre ill.]. 1. 2.

Il n’estoit donc pas de moyen conuenable à la
conseruation de S. A. que la resistance, puis que
la fuitte estoit honteuse & dangereuse, & qu’il
ne pouuoit pas exposer sa vie à la fureur de ses
persecuteurs, sans faire iniustice au Roy & à
l’Estat la seule guerre pouuoit mettre à l’abri
sa personne, il pouuoit seulement pouruoir à sa
seureté en opposant la force à la force : donc il a
peu prendre les armes sans peché, & cette action
n’a pas moins de iustice qu’en a le desir qu’vn
chacun a de se conseruer.

Mais c’est dire peu, que de dire que Monsieur
le Prince peut en conscience faire la guerre ; il y
a des Autheurs qui soustiennent qu’on la doit
faire dans le cas susdit, & qu’vne personne de sa
qualité, qui n’vseroit pas de defensiue dans la
persecution & dans l’estat où Son Altesse se
trouue, offenseroit Dieu mortellement, à cause
du dommage que l’Estat ou le Corps Politique
pourroit souffrir de la perte de sa personne, &



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