Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : C_11_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

effacer, que les Empereurs ne sçauroient abolir,
& à laquelle les Republiques, les Puissances de
la Terre, ne sçauroient contreuenir, puis que
c’est la fin du gouuernement, & que toutes les
autres Loix doiuent faire dommage à celle-là,
comme à leur aisnée.

 

b Ius natale
non immuabitur
tempore sedv immutabile
semper per
manet, Gracians.

Or celuy qui agira conformément à cette Loy,
c’est à dire, qui se deffendra contre la persecution,
ne sçauroit, ny offenser Dieu, ny aller
contre la Iustice : Premierement, parce que ce
qui est permis par le droict naturel, est permis de
Dieu, qui est l’Autheur de la Nature ; & celuy
qui se deffend ne fait que mettre en vsage & en
pratique le droict naturel. Secondement à cause
qu’il suyura l’ordre de la Charité, qui met nostre
vie & nostre personne dans le premier degré des
choses que nous deuons aymer apres Dieu, & il
n’est rien de plus iuste que de suyure l’ordre. c

C Lex naturalis
est
quâ iustum
est vt omnia
sint ordinalissima.
Aug. lib. x.
de lib. arb.

Le second principe que ie suppose est, que
Monsieur le Prince est dans la persecution despuis
long temps, pour s’estre souuent opposé aux
desseins iniustes du C. Mazarin qui ne tendoient
qu’à la ruine de l’Estat ; comme il est euident
par cette indigne, & cette insupportable prison
qu’il a souffert pendant treize mois, par tant de
pieges qu’on luy a tendus depuis sa sortie, par
tant de calomnies qu’on a publiées contre sa fidelité,
& tant d’entreprises qu’on a faites sur sa



page précédent(e)

page suivant(e)