Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : C_11_18.
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& que les mal intentionnez decrient dans
l’esprit du Peuple, à cause que les gens de probité
sont muets, & que les sçauant sont, ou endormis
contre leur conscience, ou sont corrompus
par la faueur, ou n’ont pas assez de charité
pour leur dessein.

 

a. Cicero pre Milone.
Est enim
bæ ; Iudices
non scripta
sed naualex
quam non
didicimus,
aciepimus,
legimus
[1 mot ill.] ex
matura ipsa arripuimus, ad quam
non docti,
sed facti,
non instituti
sumus
vt si vita
in insidias,
si in viuu, iu
tela, aut lagronum aut
inimicorum
in cidisset,
omnis hone
sta ration esset
expedienda
salutis.

C’est pour cela que ie m’abandonne au public,
& que par le seul motif de ma conscience, ie veux
tirer le rideau, & faire voir que les scrupules
qu’on iette dans les ames, touchant les Armes
de Son Altesse, que les pechez dont on rend coupables
ceux qui s’engagent dans son party, sont
des fantosmes & des illusions qui ne peuuent
surprendre ny troubler que les esprits foibles ou
desbauchez.

Et pour bien respondre au titre de cette question,
ie suppose deux principes qui sont plus
clairs que le iour ; Premierement, que la deffensiue
est de droict naturel. C’est vne Loy, disoit
vn Ancien, a que la Nature a escrite dans
nos cœurs, que tous sçauent sans l’auoir apprise,
qu’on a succé auec le laict, & que generallement
tous les hommes sont en droict d’obseruer par
preferance à toutes les Loix, & à tous les vsages,
sans que la Prudence ait dequoy se plaindre, ny
la Iustice de quoy s’informer, ny la raison de quoy
discourir : C’est la Loy des Loix, c’est la premiere
de toutes les Regles que le temps b ne sçauroit



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