Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : C_11_18.
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il a aussi peu appeller les Estrangers à son secours ;
& la raison est, pour ce que lors que
l’on peut faire la guerre en Iustice, on peut
aussi en Iustice se seruir des stratagemes de la
guerre. & de tous les moyens dont la prudence
de la guerre a accoustumé de se seruir : Or
est-il que Monsieur le Prince peut en Iustice
faire la guerre, comme nous l’auons amplement
prouué cy-dessus ; donc il peut en Iustice
se seruir des stratagemes de la guerre, & de
tous les moyens dont la prudence de la guerre
a accoustumé de se seruir.

 

Syluest. sup.
Couarr.

Or cette prudence de la guerre consiste à
preuenir l’ennemy, & n’attendre pas qu’il soit
le plus fort, à faire des sieges, prendre les Villes,
demolir les fortifications, en faire des nouuelles,
& appeller les estrangers à nostre secours,
ou par precaution, afin que l’autre parti ne les
cabale pas contre nous, ou par necessité, lors
que nous n’aurons pas assés de forces. Toutes
ces choses estant des circonstances ou des dependances
de la guerre, sans doute qu’elles
seront legitimement permises, lors que la guerre
sera juste ; & cela se fonde sur l’vsage & sur la
pratique cõmune, qui tesmoigne assés que tous
ceux qui ont fait la guerre en ont vsé de la façon.

Tout ce qui blesse l’esprit, c’est qu’on dit que
Monsieur le Prince a appellé à son secours les
Espagnols, qui sont les ennemis effectifs de cét



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