Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : C_11_18.
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valeur & sans son adresse. Tous sçauent qu’elle
eust esté souuent, sinon abbatuë du moins esbranlée,
si cét Heros n’eut opposé son bras à la
fureur du Lyon & de l’Aigle.

 

Or c’est cette qualité de deffenseur du salut
public, qui doit obliger tous les François à secourir
Son Altesse : Car si le salut public, est la
Loy Souueraine de l’Estat, si c’est elle qui priue
les peres de leurs enfans, les enfans de leurs peres,
tous les Citoyens de leurs vies & de leurs
biens ? si c’est elle qui ferme les yeux à tout, &
qui sacrifie tous les interests particuliers pour
le general ; c’est sans doute que tous les François
seront obligez par cette mesme Loy de donner
leur protection, leurs armes & leur vie au deffenseur.
du salut public. C’est sans doute, dis-ie,
qu’ils seront obligez de cõseruer celuy qui portant
auec soy la bonne fortune de l’Estat, porte
par consequent tout le bon-heur de leurs familles.

2 Salue
populi suprema
lex
esto.

Tout ce qu’on oppose à cette Doctrine, c’est
que des suiets ne doiuent ny ne peuuent pas secourir
par les armes vn particulier, quoy qu’injustement
persecuté au preiudice de l’authorité
Souueraine.

Ie respons en deux ou trois façons : En premier
lieu, en niant que Monsieur le Prince soit
vne personne particuliere, puis qu’il est Prince



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