Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : C_11_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --

de respondre. S’exposera-il, attendra-il que l’orage
creue sur sa teste, & que le Mazarin qui regne
encore par ses supposts, le trouue desarmé
pour le perdre. Or ie dis que Monsieur le Prince
de la deu, ny ne l’a peu faire. Il ne l’a pas deu, puis
que personne n’est obligé de renoncer à son
droit.

 

Or la conseruation de sa personne est son
droit naturel, il ne la pas peu, à cause que sa
personne n’est pas à luy, elle est au public & à
l’Estat, puis qu’elle est du Sang Royal, que
tous les Princes du Sang sont au Royaume, &
ne sont pas des personnes particulieres publiques,
puis qu’ils sont membres d’vne famille
que l’Estat a choisie pour sa direction & pour sa
conseruation.

e Soto de
iustitia &
iure lib. 5.
q, I.

f Nemo tenetur
iuriosuo
cedere
ius autem
proprium est
conseruatio.
Solo sup.

Fuira-il ? & sortira-il du Royaume pour aller
chercher chez les Estrangers sa seureté & sa protection.
Or c’est encor ce qu’il n’a pas deub faire,
puis qu’on ne doit pas fuyr lors que la fuitte est
dangereuse ou honteuse. g

g Azorius
instilutionis
[1 mot ill.] noralium.
p. 3. 1. 2.

Or cette sortie eust esté suyuie de honte &
de danger ; de honte, pour la personne de ce
Prince, qui eust auoüé par cette fuitte le crime
dont on le charge, la force de son ennemy &
sa foiblesse ; de honte pour cét Estat, à qui on eust
reproché d’auoir souffert que les valets chassassent
le Maistre, & les Estrangers les enfans



page précédent(e)

page suivant(e)