Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : B_6_34.
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termes plus avantageux, il n’a pas fallu que son
Altesse l’allast cacher comme Dauid dans les
cavernes & dans les deserts ; Bordeaux l’a receu
dans son sein, & la Guyenne s’est estimée
heureuse de luy seruir d’azile & de retraite ; son
party s’est grossi, non pas par le concours des
fugitifs & des malheureux du Royaume, mais
par le concours des Princes, des Seigneurs, &
des Braues, & de la plus genereuse Noblesse de
l’Estat : Et si les Estrangers sont venus au secours
de ce Persecuté, ce ne sont ny des Philistins,
ny des Idolatres ; ce ne sont ny des Moabs
ny des Achis, Ils veulent le restablissement de
la Maison d’Israël, & non pas sa ruïne ; la Paix
& non pas la guerre ; & ils tesmoignent assés
qu’ils aiment plus la France que les Ministres,
puis qu’ils veulent conseruer son appuy & son
deffenseur que ceux là voudroient perdre.

 

Tout ce que ie veux conclure de cét exemple,
c’est que Monsieur le Prince & ceux qui le
suiuent, ont la justice pour eux, & qu’ils ne pechent
point en faisant ce que le Sainct Esprit
approuue, que tous les Droits authorisent, &
qu’il faut par consequent esperer que Dieu benira
leurs armes, & permettra que tous les François
s’vnissent pour poursuiure la reformation
de ce Ministere si fatal à la France, & confondra
le dessein de ceux qui attaquent l’innocence &
qui meditent sa ruïne.

FIN.



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