Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : B_6_34.
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du Sang, & que la France a interest à la conseruation
des Princes de la Maison Royalle, qu’elle
regarde ou comme ses Maistres, ou comme les
ancestres de ses Maistres.

 

Ie responds en second lieu, que les François
dans le cas susdit, ont pouuoir & pemissiõ interpretatiue
de leur Souuerain pour prendre les armes
pour le deffence de Monsieur le Prince. Or
cette permission presumée, suffit pour rẽdre vne
guerre juste, comme l’a fort bien remarqué vn
celebre Casuiste ; Car, n’est il pas à croire, que
si le Roy estoit dans vn âge qui luy permit de
discerner le vray d’auec le faux, & luy fit voir
clairement ce qui se passe, il voudroit conseruer
par toutes voyes vn Prince de son sang, qui l’a
fait triõpher dans le berceau, qui l’a rendu conquerant
auant qu’il sceut parler, & qui l’auroit
maintenant rendu le plus grand Monarque du
Mõde, si l’ẽuie d’vn fauory n’eut enchaisné cette
main victorieuse, qui adioustoit tous les ans
quelque fleuron à sa Couronne.

Villalobos
in fumma
de bello.

Ie respons en troisiéme lieu, que les François
sçauront tousiours faire la difference, entre l’authorité
Souueraine, & l’abus que le ministere
fait de cette authorité, en vn temps où celuy
chez qui elle reside, ne s’en sert pas immediatement.
Or ce n’est pas contre cette authorité
Souueraine que Monsieur le Prince arme,



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