Anonyme [1649], QVE LA VOIX DV PEVPLE EST LA VOIX DE DIEV. CONTRE LE SENTIMENT de celuy qui nous a proposé vne Question toute contraire. , françaisRéférence RIM : M0_2943. Cote locale : A_7_13.
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Quand la pensée de ce digne Souuerain de nos
ames vous arriue, parmy les grandes affaires que vostre
Regence vous donne, ne se fait il pas faire place
dans ces prodigieux empressemens terrestres ? Et ne
vous semble-t’il pas que vostre cœur se tourne du costé
que cette adorable pensée vous vient, pour aller
au deuant d’vne grace si diuine & si celeste ? Vous
plaisez vous à mediter sur ce que IESVS-CHRIST
a fait pour vous, afin que vous en fassiez autant pour
luy en faueur de ses creatures ? C’est vn Seigneur qui
vous demande le reciproque de toutes les graces
qu’il vous a communiquées : & en reuanche il vous
promet de vous en rendre cent fois autant icy bas
parmy nous, & là haut en la vie eternelle, si pour
obeïr à l’Euangile, vostre Majesté fait quelque chose
en saueur de ceux qui implorent vostre assistance.

Mat. 9. 29.
Mar. 10. 29.
Luc. 18. 29.

Auez-vous autrefois laissé quelque mauuaise inclination
pour Dieu ? Si cela est, comme il n’en faut
pas douter, vostre Maiesté fera bien encore ce que
nous luy demandons, au nom de ce Souuerain
Monarque ?

Ce que ce diuin Sauueur de nos ames a souffert en
ce monde, & particulierement au iardin des Oliues,
& sur le Mont de Caluaire, vous suscite à luy faire
quelque reconnoissance à l’endroit de ces Peuples.

Pardonnez, MADAME, à ce desir déreglé que
nous auons de reuoir vos Majestez : Car il est vray
que nostre esprit, parmy la paix qu’il vous a pleu
nous donner, ne sçauroit estre iamais bien satisfait, si
vous ne nous accordez pas encore vne chose qui ne
dépend que de vous, & qui nous est si precieuse.

L’amour que nous auons pour nostre Prince,
nous attache si fort à cet objet tant aimé, qu’il est
tout à fait impossible de nous tenir plus long-temps
separez, sans nous faire mourir du plus cruel supplice,



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