Anonyme [1651], PROCEZ VERBAVX de ce qui s’est n’aguéres traitté à Stenay en l’abouchement du Député de France & de celui d’Espagne, sur le sujet de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_2894. Cote locale : B_16_62.
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satisfaction quand elle sçaura que Sa Majesté
Tres-Chrestienne tesmoigne d’avoir vn véritable désir
de faire la paix, & de ce qu’vn si grand Prince comme
Son Altesse R. Monseigneur le Duc d’Orleans estoit
content de séconder de si bonnes intentions, en
renoüant l’abouchement que Son Altesse Impériale
lui proposa l’année derniére.

 

Que le soussigné n’avoit point d’ordre de convenir
du lieu, ny du temps, ny des autres circonstances de
l’abouchement, & qu’il croyoit aussi que S. Altesse I.
ne voudroit pas s’engager à faire cette conférence
avant que d’en avoir donné part à Sa M. C. & que
pour y porter toutes les dispositions nécessaires pour
conclure la paix entre les deux Couronnes, elle doit
estre mieux informée qu’elle ne l’est maintenant des
derniéres résolutions de Sadite Majesté.

Que le temps que S. Altesse I. demande pour rendre
ses respects à Sa M. C. n’estoit pas considérable
si on lui donne aussi-tost vn passe port pour envoyer
vn Courier à Madrid, & que si on lui eust donné cette
permission sur les premieres instances que ledit soussigné
en fist à Stenay audit sieur de Croissy, elle auroit
maintenãt respõse de Sadite Majesté, & seroit en
estat de concourir à l’ardeur avec laquelle Sa Majesté
Tres-Chrestienne presse l’abouchement.

Que cessant le susdit empeschement, Son Altesse I.
seroit preste d’entrer en cette conférence sans aucun
retardement, aussi-tost que Monseigneur le Duc
d’Orleans luy en fera la proposition, comme Son Altesse
la fist l’année passée audit Seigneur Duc, car en
effet il ne seroit pas juste ny mesme convenable à la
bienséancé qui se doit garder entre de si grands Princes,
que l’abouchement fust maintenant proposé par
des mains différentes & inégales.

Surquoy ledit sieur de Croissy a respondu, que
quand Monseigneur le Duc d’Orleans voudra faire
quelque avance pour le bien de la paix, ce ne seroit
pas par forme de condition.



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