Anonyme [1649], PLAINTES D’VNE FRVICTIERE, ET D’VNE HARANGERE enuoyées à la Reyne. , françaisRéférence RIM : M0_2786. Cote locale : A_6_77.
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estranger qui est aupres de vous, qui nous a tant volez,
& ie nous estonnons bien fort de ce que vous le
souffrez tant aupres du Roy, & que vous auez esté
cause que Monsieur le Duc d’Orleans, & Monsieur le
Prince se sont mis contre nous, vous auez tousiours
esté si bonne, & ie croions que ces messieurs aimoient
tant Paris, mais ma foy i’en sommes bien eslognée,
puis qu’ils sont contre nous, & qu’ils ont mis le siege
deuant Paris.

 

Ne croyez pas Madame, que ie quittions iamais
noutes Messieurs du Parlement ie sommes pour eux
& noutes mary & nous ie mourrons tretous pour
eux, ie sçauons bien qu’ils ne voulont que le bien du
Roy, & celuy de son poure peuple, ils sont de braues
gens, allez & ne croyez pas ceux qui vous en disent du
mal. Ma foy si vous m’en croyés, ie ne suis qu’vne
folle, & vous ne deuez pas prendre mon conseil, mais
n’importe vous ferés bien, enuoyés celuy qui nous a
faict tant de maux, car si ie le tenions ie luy ferions
comme au Marquis d’Ancre, i’aymons tant noutre
bon Roy, amenez nous le ; venez vous en, ie vous aymons
bien aussi, & tous nos Princes, ie prierons tousiours
Dieu pour vous, car cela nous fera mieux gagner
noutre poure vie, que i’auons tant de peine à
gagner faictes retirer tous vos soldats, qui empeschont
de venir la marée fraische, ainsi on ne mangera
plus de viande, & ie vendrons mieux noutre marchandise,



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