Anonyme [1652], PLAINTES DV GAGNE-PETIT DE LA COVR, DEPLORANT SON MAL-HEVR, & donnant aduis au Roy par vn de ses Gentils-hommes sur la conduite des affaires presentes. , français, latinRéférence RIM : M2_154. Cote locale : B_3_20.
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PLAINTES DV GAGNE-PETIT
DE LA COVR : DEPLORANT SON MAL-HEUR,
& donnant aduis au Roy par vn
de ses Gentils hommes sur la conduitte
des affaires presentes.

Enfin voila mes esperances perduës,
mes pretensions sont frustrez, & il
ne me reste plus maintenant que le
desplaisir d’auoir suiuy la Cour, &
ioüy heureusement d’vne si puissante
prerogatiue, pour en estre dépossedé
auec plus de rigueur. I’ay esté non
seulement toleré, mais poussé à mes plaisanteries de discourir,
tant que les choses sont venus à cette extremité.
Mais lors que l’on a veu que de Gagne-petit ie pouuois
deuenir grand Conseiller, & dire beaucoup de choses
qui offenseroient les vertus Cardinales ; il m’a falu gagner
le haut, quitter mon logement, & venir à Paris reprendre
mon saint Crespin. Ce diable de Mazarin se seruoit
de mon petit pouuoir, pour éguiser le tranchant de
son Estocade, & déroüiller le Coutelas de sa colere ; I’estois
grand Seigneur dans sa maison, quoy que Gagne-petit,
Quand par vn mal’heur contraire à ma fortune, &
vne rouse toute nouuelle : ce traistre m’a contraint de
fuïr de sa presence ; ce que i’ay fait pour éuiter le danger
dont il me menaçoit, si i’eusse poursuiuy d’espier ses



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