Anonyme [1649], HARANGVE A LA REYNE, PAR MESSIEVRS LES CVREZ des Bourgs de Seaux, Paloyseau, Fontenay aux Rozes, Sévre, Meudon, Clamar, Carmes deschaus de Charenton, & autres des enuirons de la ville de Paris. Sur les actes d’hostilité, sacrileges, viols commis dans les lieux Saincts & maisons, par les troupes Mazarines. , français, latinRéférence RIM : M0_1539. Cote locale : A_4_14.
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honte de son ingratitude, & nous trouuerons nous assez
de quarcans & de piloris dans les villes pour attacher
ce traistre, & le faire seruir d’exemple à la posterité,
ce sera encor trop peu pour la grandeur & enormité
de ses crimes que ce malheureux à fait commettre,
& on peut dire ce qu’on disoit de la personne de
Iudas, melius illi & nobis si non fuisset natus, il est necessaire
qu’il perisse pour sa prodigieuse meschanceté,
nous ne vous parlons point de tous les assasinats, des
meurtres, tãt de Chefs & de braues gens de remarque,
tant de soldats tuez & blessez, tant dans Paris qu’aux
lieux circonuoisins. Nous vous serions trop importuns
de faire vn si long narré, mais encor pour le moins
chassez-lé, menacez ses troupes du cordeau, du gibet,
d’vne rouë, de boire les affronts d’vne populace, pour
payer nos ornemens ny les restituer ils n’en feront rien :
Helas ! des Temples de Dieu ils en ont fait speluncam
latronum, vne fourmiliere de larrons, vn azile de traitres
& de coquins, qui ne craindroient pas moins de se
jetter sur vos cabinets apres auoir dissipé vos finances,
vidé vos Palais, de porter mesme leurs insolences aux
perles & diamants qui brillent sur vostre Couronne,
despoüillé vos Chambres, pillé vos Magazins, mettre
tout en desordre comme ils ont mis dans la Frãce, que
vostre Majesté a rendu jusques à present la plus paisible
& plus florissante qui soit sur la terre. Il est grand
temps d’arrester le cours de tant de violences par l’exil
& punition que vous d’en faires faire, les Anges tutelaires
de la France vous en sçauront bon gré, & Dieu qui
vous a destinée à la Regence de la France & de nostre
Monarque, qui vous a mise sur la teste de tant de peuples
admireront de plus en plus la Majesté & la sagesse
qui vous conduit : & sera pour lors que l’on aduoüra
que la misericorde & la paix se serõt baisées, & tous vos
Cytoyens tiendrõt de vous leur vie ; ce qui leur reste de
biens, leurs enfans, leur familles, & nous pauures Ecclesiaques


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