Anonyme [1652], PARIS EN DVEIL, REFLECHISSANT SVR SON Estat present, les perils ausquels elle a esté exposée, & les pertes qu’elle a faites la semaine derniere, & les dangers qui la menassent encor à l’aduenir. Foris interficit gladius & domi mors similis est. , français, latinRéférence RIM : M0_2693. Cote locale : B_14_6.
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sinon detester la cause & le pretexte qui les
anime les vns contre les autres, d’vne fureur dont
les animaux ne sont point capables, si ce n’est
enuers ceux qui sont d’vne espece differente de
la leur. Detestable Mazarin, maudit Estranger,
faut il que pour la satisfaction d’vne personne
que tu des-honores, & que tu met en danger de
se perdre auec toy, tu coustes tant de sang, de
vies & de biens à la France ? & se peut il qu’enfermé
de tous costez des villes & des forteresses
de ceux qui te haïssent mortellement, tu subsistes
si long temps en vne terre estrangere à la
ruine de tout l’Estat ? ne t’estonne point de voir
que ie m’emporte si hautement contre toy, puis
que i’ay tant d’interrest dans les maux que tu
causes & que dans vne seule semaine, tu mas
fait voir des spectacles d’horreur si differents &
si tragiques. Ne t’estonne point aussi de voir
que si ie t’impute la cause des guerres intestines
qui m’agittent, puis que sans te voir ie
te sens dans les pratiques & l’action de ceux
qu’on nomme vulgairement de ton nom, parce
qu’ils sont tes fauteurs : mais les voyant aujourd’huy
presque tous sortis de mes murs, puis ie
esperer quelque tréve à mes infortunes, ou me
croire en estat d’en esprouuer moins que par le
passé ? Il est vray que sçachant l’Vnion qui s’est
formée au sein de ma ville contre toy, ie me croirois


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