Anonyme [1652], PARIS EN DVEIL, REFLECHISSANT SVR SON Estat present, les perils ausquels elle a esté exposée, & les pertes qu’elle a faites la semaine derniere, & les dangers qui la menassent encor à l’aduenir. Foris interficit gladius & domi mors similis est. , français, latinRéférence RIM : M0_2693. Cote locale : B_14_6.
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ô ma Nauire qui sera desormais ton pilote
& ton guide en vn temps si dangereux, où
tant de vẽts contraires agitent la mere de la Frãce,
où ie te vis singler auec vn vent si fauorable : mais
qui ne te croiroit au point de faire vn funeste naufrage
parmy tant d’escüeils qui t’enuironnent ? ne
vois tu pas les foudres & les esclairs te menasser
de toutes parts, & quelque haut esleué que tu
sois, n’as tu pas desia veu la fumée de ces feux t’offusquer,
& par vn nouueau prodige qui choque
l’ordre de la nature, n’as tu pas veu ces foudres
monter de la terre en l’air pour te confondre, &
l’eau contre sa coustume, fournir l’aliment à ces
feux dont elle est naturellement ennemie, en leur
fournissant du bois pour t’embraser. Mais helas à
qui puis-je auoir recours dans de si dangereuses
extremitez ? à mon peuple ? Mais il est encore tout
escumant de fureur, & plein de ressentiment contre
vne partie de ses Chefs, à ses Chefs : mais les
partialitez regnent entr’eux plus que iamais, à
> mon Parlement ? mais il a feint de me secourir
pour me perdre, & beaucoup moins consideré
ses interests que les miens, bien qu’ils ayent seruy
de pretexte à son remüement. A la Reyne,
mais elle voudroit voir le dernier des miens au
cercüeil, parce qui sentant l’effect de ses rigueurs,
ils ont dépoüillé le respect qu’ils auoient
pour sa Maiesté. A mon Roy, mais n’est il pas


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