Anonyme [1649], PARIS DEBLOQVÉ, OV LES PASSAGES OVVERTS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2692. Cote locale : C_8_17.
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Voyant tous les Saints d’alentour
Autant pour nous que pour la Cour :
Voyant tous les chars de Gonesse
Porter Dame Ceres sans cesse,
Voyant voguer comme autresfois,
Et Corbeillat, & Melunois
Entendant crier à l’écale
D’vne voix qui marque le male
Voyant arriuer à milliers
Les beaux oignons d’Auberuilliers,
Et voyant aussi la vallée
De misere mal appellée,
Voyant les puissants rotisseurs
Raillier Messieurs les Fourbisseurs,
Et sur tout voyant le Caresme
N’auoir plus le visage blesme,
Mais l’auoir grace au Cardinal,
Rouge comme le Carnaual :
Voyant donc toutes ces merueilles
Oyant mesme de mes aureilles
Que les troupes des ennemis,
Qui maintenant sont nos amis
S’auancent dans la Picardie
Pour nous oster la maladie
Qu’on nomme le Mazarinat
Plus dangereux qu’assassinat
Et que l’eueillé la Boulaye
Pour nous dans le Maine balaye
Tout ce qu’il rencontre d’argent
Qui rend le soldat diligent,
Et que dans ce bel exercice
Des Saunier il sçait bien l’office,
Car enfin le sel a le don
De garder de corruption
Et croit-on aussi que ces troupes
N’en vuideront pas moins les coupes.
I’entens aussi dire que Tours

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