Anonyme [1651], PANEGYRIQVE DV ROY TRES-CHRESTIEN LOVYS XIV. DIEV-DONNÉ, SVR SA MAIORITÉ. OV SONT LES TRES-HVMBLES supplications faites à sa Majesté, de vouloir conseruer Monsieur le Prince dans l’honneur de ses bonnes graces. , françaisRéférence RIM : M0_2663. Cote locale : B_19_2.
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si viste que luy : Mais il faut aduoüer, Sire ; qu’apres
cette secrette vertu que vous auez eu de deuancer
si legerement les années ; il n’y a rien qui
vous ait fait auancer à si grands pas dans vostre
maiorité comme ce zele de vos peuples ; tant de
soûpirs embrasez qui se sont eslancez d’vne force
extraordinaire, sont les aisles de feu qui vous ont
porté ; & il ne faut pas douter que ces mesmes vœux
qui nous ont obtenu des faueurs du Ciel vn Prince,
ne l’ayent conduit encor auec succez iusques dans
ce iour qui deuoit enfanter sa gloire.

 

C’est en vain que la France vous verroit, Sire,
comme la retribution de tant de larmes respanduës
au pied des Autels, si vn heureux auenir ne
la saisissoit desja de toutes les felicitez d’vn regne
qui doit faire de ses vertus l’embellissement du
monde : Vostre Majesté n’a point de moindre
creancier que le public ; vous estes obligé par le
bonheur d’vne vie heroïque, de satisfaire toutes les
auances qu’il a faites dans l’attente de vostre natiuité.

En cela, il n’y a qu’à voir ces obligations eternelles
que vostre Majesté a contractée auec la prouidence,
qui s’occupe toute autour d’elle, & d’esprit,
& de sens, & de conseil, & de sagesse, pour
parler comme vn pere de l’Eglise ; elle s’addonne
d’vne si forte attention à tous vos ouurages, qu’il
paroist bien que vous estes celuy qu’elle concerte



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