Anonyme [1651], PANEGYRIQVE DV ROY TRES-CHRESTIEN LOVYS XIV. DIEV-DONNÉ, SVR SA MAIORITÉ. OV SONT LES TRES-HVMBLES supplications faites à sa Majesté, de vouloir conseruer Monsieur le Prince dans l’honneur de ses bonnes graces. , françaisRéférence RIM : M0_2663. Cote locale : B_19_2.
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Mais peut-estre SIRE, qu’il n’est plus temps
de reprendre si haut le sujet de ses plaintes : Outre
que sa vertu sera tousiours assez forte pour combatre
d’elle seule l’iniustice : il seroit superflu d’embrasser
dauantage le soing de sa iustification, apres
ce que V. M. en a declaré. Il suffist de luy dire, que
c’est vne extréme ioye à Monsieur le Prince d’estre
rentré auec cette ceremonie & cet éclat dans
l’honneur de ses bonnes graces, & se voir remis
dans la possession d’vne chose qu’il auouëra toûjours
tenir de sa seule bõté, & la perdre auec Iustice.

Il fait cette protestation qu’il n’a point cette vanité
de se croire vn obiet de sa colere, & quelque
complaisance qu’il trouue dans le souuenir de ses
actions qu’il n’en a pas assez fait pour s’empécher
de croire qu’il est en son pouuoir quand elle voudra
de le mettre en estat de meriter sa compassion :
& pour luy monstrer l’horreur qu’il auroit quelque
jour de se voir du nombre de ceux qu’elle est
obligee d’hayr mesme quand ils sont miserables ;
elle ne sçauroit croire le mal qu’il a souffert durat
qu’il a creu qu’elle ne luy vouloit plus de bien.
Quelque bruit qu’il ait fait dans cette ardeur si
grande qu’il a euë de se iustifier, Vostre Majesté
peut iuger par ce soing, combien il se sent peu
coupable de supporter sa hayne, & qu’il n’y a rien
de si cruel à fuir dans la vie qu’il ne choisisse pour
euiter ce dernier malheur.

Il luy importoit par trop de deffendre à haute</p>

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