Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
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aller au deuant pour le receuoir auec leurs ornemens Pontificaux
& leurs Chasubles. Le Legat en ayant aduis les enuoya
prier, & mesme leur faire defence d’y venir en cét estat qui
marquoit jurisdiction & authorité Ecclesiastique, pretendant
que là où il estoit, il representoit l’authorité Apostolique, toute
autre cessant & demeurant en suspend ; Ce qui fit que nos
Euesques ne luy furent point au deuant, &c.

 

Dupl. ibid
tom. 4. en la
vie de Henry
IV.

En l’an 1615. Le Cardinal de Sourdis Archeuesque de Bourdeaux
voulut celebret la Messe Pontificalement au Mariage
de la sille de France auec le Roy d’Espagne, les Euesques de
Brieux & de Bazas, priés d’y faire l’office de Diacre & Sousdiacre
le refuserent du commencement, disans qu’ils n’y
estoient obligés que lors que le Pape officie, ou bien au Sacre
du Roy, le Cardinal mesme estant de leur opinion : Mais sa Maiesté
tesmoignant qu’elle desiroit cela pour faire connoistre
que le Clergé de France n’auoit aucune auersion à ces mariages,
ils se conformerent à sa volonté par priere & complaisance.

Dupl. hist.
de France,
tom. 5. en la
vie de Louis
XIII.

Bien dauantage le Pape Gregoire IV. s’estant mis en chemin
en l’an 834. pour venir excommunier Louis le Debonnaire,
qui est le premier de nos Rois sur lequel l’on entreprist de
faite ce coup d’essay, les Annales de saint Denis escrites en ce
mesme temps, & le continuateur d’Aimonius racontent, que
la resolution des Euesques de France fut ; Nullo modo se velle eius
voluntati succumbere, sed si excommunicaturus veniret, excommunicatus
abiret. Voila comme on parle quand on fait son deuoir & sa
charge, & qu’on ne fait pas le lasche ny l’idolatre aupres d’vn
fauory de trois iours.

Franc. [1 mot ill.]
de la
[1 mot ill.] &
[2 lignes ill.] Chroniques
de S. Dehis.
[3 lignes ill.]
[1 mot ill.] lib. 2.
tis. 16. cap. 2.

Ce n’est pas assez d’auoir respondu à ce qu’on nous allegue
du 6. des Decretales, il faut encore monstrer que ce que l’on
emprunte du Concordat, protege aussi peu le Mazarin que le
recours qu’il demande à nos ennemis deffunts. Ceux qui sçauent
l’histoire de France y ont pû remarquer que ce Concordat
n’a iamais esté verifié en Parlement, qu’apres vne infinité
de jussions & de commandemens du Roy, ce qui fit que quelques-vns
par vne derision l’appellerent, Le mary de la Pragmatique
sanction ; Dautant que comme la femme est, ou doit estre
sous la main & sous la loy du mary, aussi toute l’authorité de la
Pragmatique sanction estoit aneantie & soûmise par ce Concordat.



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