Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 135 --

luy qui a exercé la piraterie sur la mer, qu’il n’a point esté d’intelligence
auec les ennemis pour laisser prendre Courtray, &
le Royaume de Naples qui nous tendoit les bras. Qu’il n’est pas
vray aussi qu’il ait traitté la pluspart des grands du Royaume
de Cromvvels, & de Fairfax. Qu’il ait voulu faire passer dans
l’esprit de sa Majesté, le Parlement de Paris pour le Parlement
d’Angleterre. Que c’est auec raison qu’il fit emprisonner
Monsieur le Duc de Beaufort dés le commencement de son
Ministere. Qu’il n’a point fait aussi empoisonner Monsieur le
President Barillon ; qu’il a pû retenir le Mareschal de la Mothe-Houdancourt
trois ans entiers en prison, & luy fait faire son
procez par des Commissaires tirez d’vn Parlement dont il n’estoit
point iusticiable ; faire arrester Monsieur de Broussel &
Monsieur le President de Blanc-Mesnil au milieu des prieres
publiques, & les enleuer de force comme des criminels ; enuoyer
chez plusieurs autres Officiers du Parlement pour les
faire prendre auec la mesme violence, à cause qu’ils auoient
deffendu l’honneur du Roy, & l’interest de ses sujets. Qu’il
auoit eu raison de faire emprisonner le Mareschal de Rantzau
pour le despouïller de son Gouuernement, & le donner à vne
de ses creatures. Que sans Declaration verifiée, & en vertu de
simples Arrests du Conseil, il auoit contre toutes les formes
du Royaume, pû faire des taxes sur des particuliers, retrancher
les gages, les rentes, & faire toute sorte de leuée sur les Marchandises ;
& que trois cent millions de liures imposées en
deux années de Regence, desquelles on n’a rien donné à personne,
auoient esté neantmoins vtilement employées.

 

C’estoit par cette iustification que le Mazarin deuoit preparer
son retour dans le Royaume d’où il est si iustement banny ;
c’estoit au Parlement, & non pas au Conseil qu’il a basty, qu’il
deuoit s’adresser ; c’est le lict de Iustice du Roy, il n’a point
d’autre Tribunal. Et puisque c’est le lieu mesme où sa Maiesté
l’a declaré criminel, & l’a condamné par vne Declaration authentique
& verifiée ; le Conseil n’a pû & ne peut rien pour luy
touchant son absolution, puisqu’il n’y a personne qui ne sçache
& qui ne demeure d’accord qu’il n’a point de iurisdiction contentieuse,
qu’il n’a aucun pouuoir de condamner ny d’absoudre
personne ; l’Ordonnance de Blois art. 81. y est formelle, ce



page précédent(e)

page suivant(e)