Anonyme [1651], OBSERVATIONS SVR VN DISCOVRS VENV DE COLOGNE. , françaisRéférence RIM : M0_2573. Cote locale : C_11_12.
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il en falloit charger S. A. auec autant d’apparence, que
de dire que sa conduite donne lieu aux entreprises des
ennemis qu’elle leur donne des asseurances des mouuemens
dans le Royaume. On ne doute pas que les
Espagnols ne prennent ces asseurances ; mais ce n’est
pas de S. A. qui a trop de part à la conseruation de la
France, l’authorité que le Card. y conserue est trop
manifeste, pour qu’ils ne puissent pas perdre cette confiance
sur les trames & pratiques qui fomentent nos
diuisions. C’est pour quoy ce perfide Estranger qui ne
se contente pas d’auoir épuisé nos Finances, deserté nos
Campagnes, assiegé & ruiné nos Villes, & mis tout
le Royaume en confusion, enuie si fort à Mr le Prince
le commandement de quelques trouppes du Roy,
n’adherent pas à ses desseins, & à sa faction. Et parce
qu’il n’a pû les faire tomber dans les pieges où il attendoit,
il veut les perdre d’vne autre maniere plus cruelle,
les faisant passer pour coupables, & preceder l’iniuste
traitement dont ils sont tous les iours menacez
par la supposition d’vne rebellion aux ordres du Roy,
& de Monseigneur le Duc d’Orleans, qui ne leur ont
point esté presentez, & que son A. R. desaduouë. Il faut
que les amis & les seruiteurs de Mr le Prince perissent,
& qu’il voye immoler ces braues gens à la fureur du
Card. Maz. qui n’expose cependant pas vne de ses creatures
durant cette campagne, & conserue leurs forces
pour les occuper encores cét Hyuer contre Paris, afin
qu’il ne reste pas vn defenseur aux Peuples, qu’il veut


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