Anonyme [1651], OBSERVATIONS SVR VN DISCOVRS VENV DE COLOGNE. , françaisRéférence RIM : M0_2573. Cote locale : B_7_23.
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& si reculées que Monsieur le Prince n’est pas
en estat de se faire payer des aduances qu’il auoit
faites, & des sommes notables qu’il presta au Roy
dans ses necessitez auant sa prison, ou qu’il luy
fut pris pour faire la guerre à Madame sa femme,
& à ses amis. Tant s’en faut que les payemens
qui ne sont pas encores receus de ses appointemens
& pensions ordinaires ait esté cause du diuertissement
des deniers destinez à l’entretien de
la Maison du Roy, que tout le monde a veu &
sceu les poursuites si vehementes que son Altesse
a faites pour auoir vn fond asseuré, & n’en
trouuant point pour la table du Roy, elle mesme
a fait long-temps toutes les aduances pour sa subsistance,
pendant que les plus clairs deniers de
l’Espargne ont esté enuoyez à Cologne, où l’on a
transporté iusques à trois millions cinq cens mille
liures, qui en coustent pour le moins autant
en remises, interests d’aduance, & pour le change.
Ce seroit pourtant estre criminel de dire
que c’est ce diuertissement de deniers qui cause
la necessité de l’Estat, le deffaut d’entretien de
la Maison Royale, & que tant de pauures Officiers
perdent leurs gages ; Ce peu qu’on donne
aux Enfans de la Maison sur des fonds esgarez,
& tres longs à venir fait la disette ; mais ce
qui va à Cologne est bien employé ; c’est le plus
pressant besoin de l’Estat ; c’est sa subsistance ;


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