Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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ne pouuoit gaigner, & à le faire remettre dans la
prison, d’où il venoit de sortir. Mais ce Prince
genereux, & aduisé ne pouuoit oublier le traittement
tres-rudre qu’il y auoit receu, & estoit
assuré, que s’il y sentroit, il n’en sortiroit iamais.
Ces menées que nous auons dites, estant decouuertes,
par ceux mesmes qui s’en mesloient, ou
qu’on pratiquoit, il se mit sur ses gardes, & fit
ses plaintes qui furent estimées iustes, par Monseigneur
le Duc d’Orleans, & par Messieurs du
Parlement.

 

V. L’heureuse Majorité du Roy estant arriuée ;
Monsieur le Prince s’abrlenta de la ceremonie,
sur l’aduis qu’il eut qu’on vouloit troubler
cette feste, en arrestant sa personne ; comme
on auoit terny la ioye publique pour vne de ses
victoires, en emprisonnant deux Officiers du
Parlement. Il est certain que Monseigneur le
Duc d’Orleans eut accommodé toutes choses,
& que sur sa parole Monsieur le Prince seroit retourné
à la Cour, si la Reyne eut voulu accorder
les trois iours qui luy furent instamment demandez
par Son Altesse Royalle, qui se retrancha
apres iusques à vingt-quatre heures, qui
estoient necessaires pour rassurer les esprits, &
adiuster les affaires : mais le Cardinal qui auoit
enuoyé les ordres de tout ce qu’on deuoit faire ;
ayant veu que l’artifice n’auoit point reüssi, se
despoüilla de la peau de renard, pour prendre



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