Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 35 --

auoit eu la bonté d’agréer ce petit effect de mon
zele, & témoigné qu’elle seroit bien aise que ie
luy menasse ce renfort de troupes, pour luy ayder
à remettre dans le deuoir & dans l’obeïssance
qui luy est deuë, ses suiets qui s’en sont écartez.

 

Apres ce glorieux adueu de mon dessein, il n’y
auoit qu’vne seule consideration qui eust pû
m’arrester dauantage en ces quartiers icy, qui estoit
l’aduancement de la Paix generale, que i’auois
il y a quelque temps grand suiet d’esperer.
Mais pour m’expliquer mieux là-dessus à V. M.
elle agréera, s’il luy plaist, que ie luy dise, que ie
ne suis pas demeuré entierement oisif dans ma
retraite, & qu’ayant trouué que tout ce qui se
passoit en France contre moy, n’empeschoit pas
que les Espagnols mesme, à qui i’auois tasché de
faire le plus de mal en seruant V. M. ne me traitassent
auec beaucoup de ciuilitez, & de marques
d’vn estime particuliere en rendant mesme cette
iustice à V. M. de ne douter qu’elle ne continuast
à m’honorer de sa bienueillance, nonobstant les
mauuais traitemens que ie receuois : ie crus deuoir
profiter de cette opinion qu’ils auoient,
pour essayer d’obliger les Ministres du Roy Catholique,
qui sont en Flãdres, à renoüer auec moy
quelque negotiation de Paix entre les deux Couronnes :
ma pensée auoit fort heureusement reüssi,
& i’auois aduancé l’affaire, en sorte que i’auois



page précédent(e)

page suivant(e)