Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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de la Guerre, qui doiuent auec raison ietter
des pierres à celuy, qui en est declaré la cause.

 

Ie sçay bien que leurs Majestez ne peuuent
pas auoir eu connoissance du detail, & de tout ce
qui estoit contenu dans la Declaration du Roy,
car elles sont trop equitables, pour croire par
quelque raison que ce peut estre, qu’elles eussent
voulu consentir a me declarer le plus meschant,
& abominable des hommes, & traistre. Et c’est
vn grand malheur pour le seruice du Roy, qu’il
ne se soit trouué aucun qui ait fait connoistre, de
quel auantage estoit aux ennemis de la France ;
que toute l’Europe par l’adueu de Sa Majesté,
fust persuadée, que son principal Ministre auoit
empesché la Paix. Les Espagnols ne pouuoient
rien obtenir de si auantageux, comme de pouuoir
rejeter sur la France la hayne de la Chrestienté,
pour les maux que la guerre luy fait souffrir,
& ne s’endormiront pas de le bien faire va
loir & d’en profiter : Et les alliez de la France auront
droict par la Declaration du Roy, de demander
auec iuste titre desdommagement des
depredations qu’on a faites, qui vont à des Millions,
ou en cas de refus de faire vne querelle
bien fondée ; puis qu’enfin il est certain, que le
Roy, & l’Estat sont responsables de la conduite
de ceux qui ont la direction des affaires.

Ie sçay que ma consideration n’estoit pas assez
forte, pour obliger quelqu’vn de parler en ma faueur ;



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