Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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void, de l’imprudence du Cardinal Mazarin, &
preuoyoit les aduantages, que l’Espaigne en
pourroit tirer : nous fit dire par D. Gabriel de
T oledo, que si on vouloit traiter dans l’Estat de
de nos affaires, qui auoient pris vn autre train ; il
ne falloit point parler ; ny de proteger la Catalogne :
ny d’assister le Portugal : ny de retenir la
Lorraine. Que pour le reste qui regardoit la
restitution des places, on s’en rapporteroit au
iugement des Mediateurs, qui estoient le Pape
& les Venitiens. Nous osons dire que si on eut
permis à Son Altesse Royalle de mettre en œuure
ce qu’elle auoit sagemẽt designé, que la bonne
opinion que les Estrangers ont de la fidelité
de ses paroles, eut acheué heureusemẽt ce grand
ouurage, qui ne fut rompu que par la ialousie,
& malice du Cardinal Mazarin qui pour empécher
ce bon dessein demanda vn entreueuë vers
Bayonne auec Dom Louys d’Aragon ; promettant
qu’il s’aboucheroit auec luy ; aussi-tost
que le Roy seroit entré dans Bordeaux, d’où il se
retira à Paris, sans auoir fait sçauoir de ses nouuelles
à Madrid, se contentant d’auoir arresté le
Traicté de son Altesse Royale.

 

Vous remarquerez, s’il vous plaist, qu’il se
contredit, disant en vn endroit de sa Lettre, que
les Espagnols de ce temps-là prindrent la resolution
de n’escouter aucune proposition de paix,
& asseurant ailleurs qu’ils ont eu dessein de la



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